Jessica Moss est violoniste, compositrice et performeuse solo basée à Montréal. Forte de plus de deux décennies de pratique dans le domaine des musiques expérimentales, elle s’est d’abord fait connaître comme membre du groupe Thee Silver Mt. Zion et cofondatrice de Black Ox Orkestar. Depuis 2015, elle se consacre principalement à la composition et à la performance en solo, développant une musique nourrie par l’improvisation sur scène, l’écoute profonde et la conviction que le concert peut être un espace
de réflexion et d’expérience partagée.
Les performances solo de Moss s’articulent autour du violon, de la voix, de clochettes, de loopers et de pédales d’effets, entièrement joués en direct, sans séquences préprogrammées ni recours à l’ordinateur. Son dispositif, conçu à partir de matériel initialement destiné à la guitare électrique, lui permet de naviguer avec souplesse entre immobilité et intensité, mélodie et bruit. Chaque concert répond à l’espace et au public, se déployant lentement en temps réel.
Son sixième album solo, Unfolding (Constellation, octobre 2025), prolonge cette approche. Développé au fil de plusieurs années de tournée, l’album prend la structure ambient de longue durée comme point de départ, utilisant la répétition et la dissonance non comme des fins en soi, mais comme les éléments d’une logique musicale en évolution constante. Le disque culmine dans une pièce chorale fondée sur la phrase « none are free until all are free », composée en plusieurs versions — pour voix formées comme pour chœurs communautaires. Une version en forme de canon est actuellement en préparation pour des performances participatives lors de sa prochaine tournée européenne.
Depuis 2024, Moss participe à un programme de recherche expérimentale réunissant trois artistes montréalais·es et des physicien·nes quantiques de l’Institut Quantique (Université de Sherbrooke), dirigé par Pia Baltazar à la Société des arts technologiques (SAT) et accueilli par le centre de recherche numérique Sporobole. Elle collabore également avec le Centre PHI, où elle vient de finaliser, avec le concepteur sonore Philippe Rochefort, un mix Dolby Atmos de l’album dans le cadre d’un mentorat consacré à l’adaptation d’Unfolding pour la présentation immersive sur scène.
Elle a présenté des versions orchestrales de ses œuvres solo précédentes avec le Novarumori Ensemble, en collaboration avec le compositeur Isak Goldschneider, et poursuit son exploration de projets élargis et in situ. Parmi ceux-ci figure weave me too into the threads of your song, une collaboration avec l’écrivain et musicien Gabriel Levine et l’artiste visuel et graveur Erik Ruin, inspirée par la poésie yiddish anarchiste.
Son œuvre digitale For UNRWA (2024) a été créée comme initiative de levée de fonds pour l’aide humanitaire en Palestine, avant d’être exposée au Museo Burel de Belluno, en Italie, dans le cadre d’un programme sur l’art et la résistance.
Jessica Moss a collaboré avec Vic Chesnutt, Carla Bozulich, Guy Picciotto, Jim White, Jem Cohen, Matana Roberts, Feist et Patti Smith. Elle s’est produite dans des festivals tels que Le Guess Who?, Donau, Big Ears, Basilica’s 24-Hour Drone et All Tomorrow’s Parties, et a tourné avec Godspeed You! Black Emperor, Thurston Moore et d’autres. À l’automne 2025, Moss assurera la première partie du groupe Swans lors de leur tournée européenne et britannique en soutien à leur album Birthing, présentant sa pratique scénique singulière dans de grandes salles à travers onze pays.
Dans l’ensemble de son travail, Moss aborde la musique comme une pratique collective : une manière d’écouter, de se souvenir et d’être ensemble. Ses concerts ouvrent des espaces de pause et d’attention, où le deuil, le soin et la transformation peuvent se déployer avec lenteur et profondeur.
